Baby blues d\'une jeune maman

RETOUR A LA MAISON BABY BLUES +++

 

 

 

 

 

 

En arrivant à la maison, nous installons la petite dans la nacelle, elle continue de dormir. Je me dis que finalement, ce n'est pas trop pénible un bébé. Un vide immense m'envahit, plus rien ne sera jamais plus comme avant. Je commence à ranger ma valise, mais j'ai le cafard. Je ne pourrais même pas dire pourquoi. Je regarde mon bébé dormir et j'ai envie de pleurer. D'ailleurs je pleure. Ce petit bébé me semble être un étranger dans ma maison, je le ressens comme un petit intrus venu troubler ma tranquillité. Je m'en veux énormément de penser cela.

D'autre part, le fait d'être enceinte me manque terriblement. Je ne ressens plus de mouvements et mon ventre a quasiment retrouvé sa taille normale. J'ai l'impression de vivre un deuil, alors que mon petit bébé vient de naître. Je lui dis souvent : « alors c'est toi qui était dans mon ventre ? », comme si je n'en étais pas sûre, comme si le bébé de mon ventre était mort à la naissance de celui-ci, pourtant bien réel. Je ne retrouve pas l'osmose qui régnait entre nous, je ne la reconnais pas. Cette fois, je commence à me poser des questions, ce n'est pas normal de penser cela, alors que je devrais être la plus heureuse ! Depuis le temps que je voulais un bébé ! Voilà, je l'ai et je suis malheureuse. Je me sens si seule…tout cela est incompréhensible, alors je culpabilise et je me sens encore plus mal. De plus, mon chéri, lui, est plus qu'heureux ! Il lui fait déjà écouter des berceuses ! Il est à fond dans son nouveau rôle de papa. Je suis contente mais en même temps, ça me conforte dans l'idée que je suis anormale. Je devrais être au moins aussi heureuse que lui…mais ce que je n'avais pas compris, c'est que pour lui, tout commence à la naissance ! Alors que pour la maman, il faut faire le deuil de la grossesse.

Nous commençons donc notre nouvelle vie de parents, bien que je ne me sente pas « mère ». Les deux premières semaines, la petite dort beaucoup, se réveille pour manger et se rendort presque aussitôt, de jour comme de nuit. Nous pensons avoir une petite fille facile. La nuit, elle mange vers minuit/une heure du matin puis vers cinq/six heures du matin, ou bien une seule fois en milieu de nuit, c'est très variable. Physiquement, je me sens fatiguée et je suis très constipée. Je continue de saigner très abondamment mais je ne sais que penser. Une femme enceinte est suivie de près pendant toute la grossesse, surtout vers la fin en ce qui me concerne, et, du jour au lendemain, on s'éloigne du corps médical. On est comme jetées dans la nature et on doit se débrouiller. J'avoue qu'avant la grossesse, je n'allais jamais chez le médecin, mais pendant, les visites chez le gynécologue me rassuraient. Elles représentaient des dates « butoir » dans le mois et rythmaient ma grossesse. A la maison, je me sens comme abandonnée. Je n'arrive pas à voir plus loin que le prochain biberon. Je m'occupe de ma petite, plus machinalement que par plaisir. Quand mon chéri se propose pour le bain, ça m'arrange. J'ai de la chance car il a pris quinze jours de congé paternité. Ainsi, nous partageons les soins  et il est un pilier pour moi. J'essaie de lui faire part de mes ressentis, j'ai de la chance qu'il comprenne tout cela et qu'il me soutienne. Il me propose de faire les nuits pour que je me repose ; en effet, le repos est un bon remède contre le baby blues. Et puis, il me donne des missions, pour que je sorte de la maison. Mais souvent, je rentre en larmes car j'ai entendu une musique dans la voiture qui passait pendant ma grossesse ou mon accouchement. Le fait de ranger mes habits de grossesse me donne également un gros coup de cafard. Dix jours après la naissance, un dimanche, doivent venir à la maison mes parents, mon frère, mes beaux parents, deux de mes belles-sœurs. Je l'ai déjà dit, je ne suis pas contre les visites mais, chacun sont tour, pas tous en même temps. Il se trouve qu'on s'est mal organisé et tout le monde va venir…j'appréhende beaucoup et je vois ces visites comme une corvée. Tout le monde est gaga devant la petite, c'est limite si on m'adresse la parole. Ca m'énerve que tout le monde soit gaga. Ce qui m'inquiète, c'est que j'ai l'impression que tout le monde l'aime plus que moi je l'aime. D'ailleurs j'ai l'impression que je ne l'aime pas.  Tous ces sentiments font que je me sens au plus mal et je m'enferme pour pleurer environ toutes les dix minutes. Au bout d'un moment je n'en peux plus, je monte dans le bureau et je craque. Mon chéri vient à mon secours et me propose d'aller faire un tour dans les abricotiers pour prendre l'air. Je m'en veux de ne pas avoir pu me retenir et faire bonne figure, tout le monde doit penser que je suis folle. J'ai tout pour être heureuse et pourtant je m'effondre, presque en public. Avec mon chéri, nous pensons qu'il est temps de me prendre en charge et de voir la psychologue de la maternité. Je suis dans un tel état de détresse…jamais je ne me suis sentie aussi mal.



12/08/2009
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