Baby blues d\'une jeune maman

TROISIEME TRIMESTRE

 

 

 

 

 

 

Nous approchons de la période de Noël. J'ai le feu vert du gynécologue pour rentrer dans ma famille, qui est à 200 km. Il me conseille de prendre le train, ce que je fais. Malheureusement c'est un TER qui bouge beaucoup et j'ai des contractions toutes les 20 minutes, ça m'inquiète un peu. Arrivée chez moi, je me repose mais j'ai de nombreuses contractions jusqu'à minuit, malgré la prise de médicaments. Quand elles s'arrêtent, je me sens enfin soulagée. La fête de Noël se passe pour le mieux ; je suis chouchoutée de part mon état. Je suis un peu au centre des discussions. Je commence à m'habituer vraiment à être au centre des attentions. J'avoue que cela ne me déplaît pas. Et j'adore qu'on me touche le ventre. Quand le bébé bouge, je demande qui veut sentir le bébé. Le retour à la maison se fait en voiture et j'ai beaucoup moins de contractions qu'à l'aller.

Le nouvel an est cette année organisé chez nous car je ne veux pas faire deux grands voyages en si peu de temps. On sera une dizaine et j'ai tout commandé chez le traiteur pour limiter le travail. Pendant la soirée, j'ai de nombreuses contractions mais c'est normal car je m'active. Je me dis que je me reposerai ensuite car je veux profiter de la soirée et de mes amis, que je vois trop peu.

Je me sens toujours en fusion avec ce bébé. Je dors très mal mais il paraît que c'est normal. Je m'endors facilement mais je me réveille 3 ou 4 heures plus tard pour aller aux toilettes. Ensuite j'ai un mal fou à me rendormir, pas avant le petit matin le plus souvent. Le bébé ne me dérange pas plus que ça pour dormir. Pendant mes insomnies c'est très étrange car je ne pense à rien. Je ne ressens pas d'angoisse, j'ai l'impression d'avoir la tête vide et pourtant je ne dors pas…A part ces problèmes de contractions et d'insomnies, je ne vois aucun point négatif à être enceinte. J'ai de la chance, je n'ai pas trop grossi, j'ai pris trois kilos seulement ; je n'ai pas de problèmes de circulation, pas de maux de dos, pas de constipation. Je me sens heureuse et épanouie ; je me sens bien dans mon corps. J'aimerais que cet état dur pour toujours.

Les contractions s'intensifient à mesure que le mois de janvier passe. Le 9 janvier, nous partons acheter des petits pyjamas et des bodies pour la maternité. L'arrivée du bébé devrait se concrétiser, mais tout cela me paraît justement abstrait. Nous choisissons avec soins les premières tenues de notre futur bébé.  La nuit du 9 au 10 janvier, je ressens de nombreuses contractions, qui ne cèdent pas à la prise de médicament. Le lendemain, ça se calme un peu mais j'en ressens plus de quinze. Le 11 janvier j'en ressens encore, je suis inquiète. C'est un dimanche, mon gynécologue ne travaille évidemment pas. Nous partons donc à la maternité pour faire le point. Emilie, une sage femme adorable me prend en charge et me rassure. Mes contractions n'étant pas douloureuses, ça ne  l'inquiète pas plus que ça. Elle me pose un monitoring. J'ai deux électrodes sur le ventre, elles permettent d'enregistrer le rythme cardiaque du bébé, ainsi que les contractions. Le tracé révèle effectivement un utérus contractile. On me donne un suppositoire pour calmer les contractions et le tracé se normalise. La sage femme m'examine et me dit que mon col est toujours long. Cependant elle préfère avoir l'avis du gynécologue de garde avant de me renvoyer chez moi. Celui-ci me fait encore une échographie et tout va bien. Il me dit qu'il me faudra des tas de contractions avant de faire bouger mon col…nous rentrons à la maison avec une prescription de suppositoires de salbutamol à prendre en cas de crise. Je suis rassurée et pour fêter ça, on s'arrête sur la route pour acheter une galette des rois à la frangipane. Ma grossesse a modifié mes goûts en matière de nourriture. J'ai développé une grande attirance pour les desserts, le chocolat, les sucreries…tout ces aliments m'intéressaient guère avant d'être enceinte.

La semaine se passe, avec toujours autant de contractions, mais je ne m'inquiète plus, je mets un suppositoire quand elles sont trop rapprochées mais je continue de vivre ma vie. La visite du huitième mois a lieu le 19 janvier. Je raconte l'épisode de la maternité à mon gynécologue. Il a l'air un peu inquiet. A l'examen tout va bien. Il me dit que ce n'est tout de même pas normal d'avoir autant de contractions. Il me conseille de bien continuer le traitement par salbutamol et me prescrit un repos strict pendant 3 semaines, c'est-à-dire faire du canapé toute la journée. Je suis ravie ! Et mes inquiétudes reviennent au galop…Pendant ces trois semaines doivent commencer les cours de préparation à l'accouchement. Ils ont lieu à la clinique, à vingt cinq minutes de voiture de chez moi. Le gynécologue me conseille de ne pas y aller. Je suis dégoûtée, j'avais envie de rencontrer d'autres femmes enceintes et retrouver une vie sociale. Tant pis, je m'exécute. Pendant ces trois semaines, je regarde la télévision, je vais sur internet, je lis sur le canapé. Le matin, je me lève et ensuite je vis sur le canapé. Bref, c'est très long. Mais en même temps, cette contrainte me permet de rentrer encore plus en fusion avec mon bébé. C'est l'occasion d'admirer mon ventre quand il bouge, de communiquer avec ce petit être, de toucher ce ventre « vivant ». Je regarde souvent les clips sur W9, les mêmes chansons se succèdent et le petit bébé se manifeste sur certaines chansons qu'il « préfère ». Les contractions ne cessent pas malgré le repos, et elles commencent à résister au traitement. Parfois j'en ai toutes les dix minutes pendant deux heures. Puis ça se calme et ainsi de suite. Le 9 février, c'est la date butoir, fin du repos strict. J'en profite pour bouger, faire des courses, faire de la voiture. Avec mon chéri, nous projetons même de sortir au restaurant pour la Saint  Valentin.

Le 10 février, je vais à mon premier cours de préparation à l'accouchement. Ca me fait du bien de voir d'autre femmes enceintes ; j'ai un tout petit ventre à côté d'elles. Ce cours est sur l'allaitement. Je ne  désire pas allaiter, évidemment je suis la seule du groupe. Pour les autres c'est une évidence. Mais la sage femme ne me fait pas culpabiliser et dit qu'il faut suivre son instinct. A la fin de la séance, nous faisons un peu de relaxation, pour apprendre à bien respirer pendant les vraies contractions. Je suis ravie de ce cours, bien qu'on n'ait pas parlé d'accouchement proprement dit.

Le 11 février, je dois encore venir à la clinique pour le rendez vous chez l'anesthésiste. Je suis contente, ça m'occupe…je commence à tourner en rond à la maison. Il me parle de la péridurale, que j'accepte sans hésiter. Quand on a le choix, pourquoi souffrir ? Il m'examine, me prend la tension et là, c'est le drame, j'ai 15/10. Ca fait quelques semaines que je dois vérifier ma tension régulièrement à la maison car j'ai déjà eu des valeurs hautes chez le gynécologue. Mais à la maison, tout allait bien. C'est ce qu'on appelle « l'effet blouse blanche ». J'ai acheté un tensiomètre électronique pour la maison. Le gynécologue m'avait dit que je ne devais pas dépasser 14/9. Principalement la diastolique (deuxième valeur) ne devait en aucun cas dépasser 9 sur deux prises consécutives. En revenant de chez l'anesthésiste, je ne suis pas plus inquiète que ça et je ne vérifie même pas ma tension, je pense la contrôler le lendemain matin au réveil, au moment des valeurs les plus basses. Malheureusement, je n'obtiens pas de valeurs en dessous de 14/10. J'essaie de joindre mon gynécologue, mais je tombe sur un répondeur qui dit de rappeler à partir de 17h. Je considère que ça ne peut pas attendre 17h.  Mon chéri étant médecin et moi-même dans le milieu de la santé, nous savons que l'hypertension est très dangereuse en fin de grossesse. Nous appelons la maternité. Ils arrivent à joindre mon gynécologue, qui me fixe un rendez vous le jour même à 17h15. Tout l'après midi je stresse, je regarde un DVD pour me changer les idées mais je n'arrive pas à me concentrer. Je pense à mon bébé, j'espère qu'il va bien. Ses mouvements réguliers mes rassurent. Arrivée chez le gynécologue, il me prend la tension, j'ai 16/10. Il fait une échographie et un doppler pour vérifier que le sang passe bien du cordon au bébé. Le doppler ne révèle pas d'anomalie. Par contre l'échographie révèle que le bébé n'a pas grossi depuis la dernière fois. Ensuite il m'examine et mon col est effacé et ouvert à  1 doigt. Finalement mes contractions ont fini par agir sur le col. Verdict : il me fait hospitaliser pour hypertension et menace d'accouchement prématuré. Je suis à 35 semaines + 4 jours, il faut tenir jusqu'à 37 semaines bien que ça ne serait pas une catastrophe si j'accouchais tout de suite. Le problème de tension est bien plus inquiétant, la croissance du bébé s'étant ralentie.



12/08/2009
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